Même si le principe du MES (Manufacturing Exécution Système) existe depuis plus de 20 ans, nous pouvons noter une accélération des projets ces dernières années.
Pour autant, beaucoup d’initiatives ne vont pas à leur terme et l’idée se transforme difficilement en projet en encore moins en réalisation.
Nous sommes en pleine révolution numérique, nous parlons BIG data, convergence, objets connectés, intégration fonctionnelle et nos usines sont toujours à la traine de la transformation numérique.
L’appétence pour le MES est très forte pour qui a compris l’intérêt de l’intégration des informations dans l’usine, la prise de décision sur le terrain, l’automatisation des remontées d’information. Les outils existent depuis longtemps mais il faut encore avoir la volonté (plus que les moyens) de le mettre en œuvre.
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Qu’est ce que le MES ?
Dans la logique du CIM (Computer Integrated manufacturing) des années 80 puis formalisé dans la norme ISA S95, le MES est la couche intermédiaire entre les machines (automates, Commandes numériques, capteurs) et la gestion de l’usine caractérisée de nos jours par les ERP (Progiciel de Gestion Intégré en Français)
Le MES est caractérisé par les 11 fonctions suivantes :
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Acquisition des données
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Ordonnancement
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Gestion du personnel
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Gestion des ressources
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Cheminement des produits et des lots
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Traçabilité produit et généalogie
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Contrôle de la qualité
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Gestion des procédés
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Analyse des performances
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Gestion des documents
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Gestion de la maintenance.
Nous remarquons les enjeux, la transversalité mais également les chevauchements de ces domaines applicatifs avec les autres systèmes de l’entreprise ( ERP, PLM, APS, SIRH, GED, GMAO, EQMS…)
Le succès (ou pas) d’un projet MES provient, à mon sens de la résolution de cette équation. Cet exercice doit se faire au démarrage du projet.
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Les enjeux :
Pourquoi mettre en place un MES ? Le projet ne doit pas être une fin en soi…
1 Les enjeux contraints : Répondre à une obligation ou perçue comme telle dans l’entreprise
Exemple La Mise en place d’une traçabilité matière ou du cheminement des lots (Track and Trace) peut provenir d’une obligation légale.
2 Les enjeux « relais » : Répondre à un besoin lié à un autre projet qui porte lui-même l’enjeu
Exemple : Nécessité de remonté d’informations machine pour un projet de GMAO ou d’indicateurs de suivi d’efficience
3 Les enjeux directs : le projet est partie prenante d’un projet d’entreprise
Exemple : Lean management, « excellence opérationnelle OEP », vision manufacturing : pilotage dans l’atelier
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Les chevauchements
Les domaines fonctionnels du MES se chevauchent avec de nombreux autres systèmes de l’entreprise, implémentés ou pas encore. Ainsi, par exemple :
– L’ordonnancement peut être réalisé dans un MES mais également dans un ERP ou souvent dans un APS.
– Les documents sont souvent stockés dans une GED, mais également dans un EQMS ou PLM si implémentés.
– Un MES ne remplace pas une GMAO mais peut être un moyen de la relier aux machines (acquisition d’informations)
Exemple de chevauchements dans une entreprise industrielle
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La transversalité des systèmes :
Liée aux chevauchements applicatifs, les processus sont transverses et traversent plusieurs systèmes. Ceci signifie que des interfaces sont inévitables. Elles permettent l’automatisation des traitements mais elles apportent un cout souvent disproportionné avec l’outil lui même et mettent en péril le projet.
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Interfaces machine : récupération des informations machines (quantités produites, temps et causes d’arrêt), mais aussi des consignes (Produit à produire, quantité à produire, consignes de production, programme automate ou CN)
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Interfaces Homme : via un écran tactile, une douchette, ou un PC embarqué
– Elles permettent de redescendre les informations de gestion : Ordre de fabrication, Ordre de maintenance, consignes
– Elles permettent de remonter les informations terrain : fin d’OF, numéro de lot, quantité produite….
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Interface logiciel : avec les autres systèmes ERP, APS, GMAO, EQMS
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Inter connectivité : possibilité d’afficher des fenêtres d’autres application en poste client (document GED ou PLM, masque de saisie pour GMAO ou EQMS…)
Comment réussir son projet MES ?
La première condition est de pouvoir démarrer son projet. Derrière cette lapalissade, se cache malheureusement le principal écueil du projet. Un grand nombre de projets s’arrête au stade de l’idée par non validation du budget.
Les promoteurs de l’idée ou du besoin ont des difficultés à convaincre leur direction générale du ROI du projet.
Le MES coute-t-il trop cher ?
Il faut revenir aux enjeux et au périmètre initial du projet.
Il est fréquent de voir le périmètre du projet changer en cours d’étude du fait des discussions avec les éditeurs. Afin de promouvoir leur solution, les éditeurs ont une tendance à vouloir élargir le périmètre et justifier ainsi le cout des licences.
Alors que le projet démarre souvent avec un enjeu déterminé, un périmètre précis et un ROI associé, l’ouverture du périmètre remet en cause le schéma directeur de l’entreprise.
Une direction veut bien entendu retrouver un ROI mais est souvent décontenancée par un périmètre du projet devenu fluctuant.
Le dossier d’opportunité du projet doit donc répondre aux questions suivantes très clairement pour éviter les dérives:
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Quels sont les enjeux de la mise en œuvre ?
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Comment le MES se situe dans un schéma directeur informatique global?
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Quels découpages et intégration avec les autres systèmes ?
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Remplace-t-il d’autres systèmes ?
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Mon investissement va-t-il être pérenne ?
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Ai-je besoin d’implémenter tous les modules d’un seul coup ?
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Dois-je acheter une solution globale ou ai-je intérêt à réaliser un développement spécifique ?
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Que se passe t’il si je ne fais pas le projet ? Y a t’il différentes alternatives ?
De par ses expériences dans les projets manufacturing, Wconseil peut vous aider à réaliser ce dossier d’opportunité qui convaincra du bien fondé et du périmètre du projet.
Prochain article : Comment sélectionner sa solution MES ?
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